L’église Saint Jean-Baptiste de Carbini fut l’un des premiers monuments de Corse à être classé et restauré dès 1839, grâce à Prosper Mérimée chargé à l’époque, d’inventorier les monuments historiques.

Sa fondation est attribuée au maitre pisan Maternatu, dans la première moitié du XIIe siècle. La Corse est alors gouvernée par Pise qui veut stabiliser l’autorité religieuse du pape Urbain II par la Réforme Grégorienne selon 3 points : réforme du clergé-autorité papale-divisions de la Corse en 5 évêchés, eux mêmes subdivisés en « pieve » ou diocèses.

Hormis les merveilles architecturales de cette église romane en granit et ses symboles emblématiques du Moyen-Age que sont « i mudiglioni » ou modillons et « i baccini » (aménagements en forme de conque) ainsi que son clocher indépendant selon l’usage toscan, elle fut en 1352, le siège de la Congrégation des Ghjovannali. Ce mouvement fondé par Giovanni Martini est fidèle à St. François d’Assises et prône une règle d’humilité et de pauvreté. Ces principes trouve un écho chez le petit peuple de Corse et remettent en question l’autorité de l’évêque d’Aleria qui les déclare hérétiques. Ils seront poursuivis, persécutés et pour certains, brûlés.